Qu’est-ce que la foi ? C’est la confiance absolue en quelqu’un ou quelque chose. Une autre définition plutôt littéraire parle d’engagement et de promesse… La foi, c’est en fait… tout ce que nous voulons bien y mettre.
En ces heures de solitude, de confinement, de perte de nos repères, de composition avec le présent, et rien que lui, à la tombée du jour et en accueil de toutes les ombres de la nuit, la subtilité est de conquérir notre foi, de nous l’approprier, de la côtoyer, de la rencontrer et de la laisser entrer en soi… juste à côté de notre cœur. Pour nous sentir vivant, malgré le silence, malgré l’isolement, malgré les rumeurs, malgré l’incertitude, la peur, malgré la tristesse, le manque…car notre cœur bat encore, et encore plus car la vie est là… en nous…en notre capacité à croire que demain, le soleil va se relever, les oiseaux vont rechanter, les feuilles des arbres vont reverdir, les fleurs vont rééclore, des couples vont se reformer, des opportunités vont réapparaître…
Car tout est changement, tout est cycle, la seule certitude est que l’impermanence est une loi naturelle…et que cette crise passera comme toutes les autres précédentes…
Tout est à sa place, je suis à ma place dans ce monde perturbé et confiné, telle la racine printanière qui s’élève vers le haut sans se poser de questions, sans chercher la joie dans la racine voisine, chacune dans sa foi propre, pour créer un jardin mélodieux ; chacune à sa place, récoltant et partageant, ici & maintenant, ce que les quatre éléments leur donnent, leur prennent, leur redonnent, leur reprennent, sans jamais émettre une quelconque gêne, rancœur, doute, inconfort…
Juste accepter ce qui est !
Choisir de ralentir, de rétracter ses fruits et feuilles pour laisser passer l’orage, la tempête et encore mieux refleurir.
Garder la foi, c’est être cette racine résiliente qui n’a d’autre préoccupation que de grandir en elle-même, pour elle-même, avec les autres et jaillir de terre pour éclairer le monde de sa confiance absolue en la promesse de l’aube.
Le 21 mars 2020 – 21 h 21
Texte écrit par Isabelle Roncin